Scripto-chréti..n – Frère Scalpel, chroniqueur cardio-spirituel et assistant du Docteur Vérité dans les couloirs du Royaume
Hôpital céleste du Royaume, service cardiologie.
Silence dans le couloir. L’horloge sonne 9h. Une patiente entre d’un pas clopinant, couverte de bandages, compresses et reproches. C’est elle. Sœur Douleur. (Non, ce n’est pas son vrai nom, mais on la surnomme ainsi depuis qu’elle parle plus de ses blessures que de sa foi.)
Elle est venue avec une seule phrase dans la bouche (et une grande bouche) :
“Je veux la guérison !” Oui, mais pas n’importe laquelle. La guérison qui ne pique pas. La guérison douce, sucrée, silencieuse.
Le personnel médical s’organise. Une échographie du cœur est rapidement lancée.
Résultat ?
Anomalies sérieuses détectées :
• Accumulation de rancunes non digérées,
• Tension artérielle en réaction à toute remarque franche,
• Allergie confirmée aux phrases commençant par “tu devrais peut-être…”.
Le diagnostic tombe : “Madame, votre cœur souffre de fermeture chronique. Il va falloir opérer par la Parole.” Mais là, c’est le drame.
Le sketch commence.
Sœur Douleur sort un dictionnaire d’excuses, un mouchoir de dignité, et une bouffée d’indignation :
“On m’a MAL parlé.”
“L’infirmière a HAUSSÉ le ton.”
“C’est pas CE QU’ELLE A DIT, c’est COMMENT elle l’a dit !”
Et comme une star de télénovela prophétique, elle claque la porte du service cardiologie en criant : “JE VAIS ME SOIGNER CHEZ MOI !”
Petit détail technique ignoré :
Elle saigne encore. Elle boîte toujours. Elle prie toujours pour la guérison… mais refuse toujours le traitement.
Dans une interview exclusive (volée dans le couloir), elle confie :
“Je sais que Dieu va me guérir. Il voit ma souffrance, pas comme ces gens qui me jugent !”
Traduction :
“Je veux la restauration, mais pas la confrontation.”
“Je veux le miracle, sans toucher à ma blessure.”
“Je veux le Saint-Esprit… en version silencieuse, bienveillante, qui m’aime comme je suis et qui me laisse comme ça.”
Rappel médical :
Oui, Dieu guérit. Mais Il commence rarement par flatter.
Parfois, il utilise une infirmière un peu cash, une remarque qui pique, un miroir qui renvoie la bonne lumière (celle qui montre ce qu’on ne veut pas voir).
Mais à ce moment-là, certains préfèrent courir… direction “soins à domicile”.
Avec comme seule ordonnance : “Je sens que Dieu va me parler… directement.”
Moralité ?
Tu veux guérir ? Alors laisse Dieu ouvrir la plaie. Même si ça pique un peu, ce n’est pas pour blesser.
C’est pour éviter que tu repartes avec le bandage… mais l’infection toujours en place.
Quant à moi, j’étais juste dans la salle d’attente,
je voulais juste un check-up de routine…
Mais quand j’ai vu le sketch en direct, j’ai noté cette phrase dans mon carnet :
“Certains refusent le traitement… mais veulent quand même le miracle.”
Je passais juste.
