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Il y a des dimanches où tu vas à l’église pour te ressourcer… Et tu ressors en te demandant si tu n’aurais pas mieux fait de rester chez toi avec un Psaume et une tisane. Pourquoi ? Parce que frère Responsable, alias Sœur Chef d’Équipe, t’a parlé comme si tu venais d’abattre un ange. Et quand tu oses dire (avec amour et tremblement) : “Euh… je trouve que le ton était un peu dur…” On te répond :
“Sois compréhensif, ce ne sont que des hommes !” Très bien.
Donc eux sont des hommes. Et toi, tu es quoi exactement ? Une lampe de chevet ? Une fougère ? Un cactus silencieux baptisé dans l’huile de ricin ?
Le syndrome du Poste Sacré, voir sucré !
Le truc, c’est que dès qu’un frère ou une sœur a une responsabilité, un badge, un micro, ou même juste une feuille Excel à gérer, il peut entrer dans une zone étrange appelée : “Terre d’onction exclusive où le caractère n’est plus obligatoire.” Il ou elle te parle mal, te regarde de travers, soupire à répétition, mais si tu fais ne serait-ce qu’un haussement de sourcil, on te rappelle que :
- “Tu dois être mort à toi-même”
- “C’est une attaque de ton âme”
- “Tu dois apprendre l’humilité”
Oui. Parce que dans leur Bible, l’humilité c’est pour les subordonnés, et l’amour fraternel ne s’applique que vers le bas.
Versets hors contexte S.A.
Il y a aussi cette fameuse entreprise invisible :
Versets Hors Contexte Associés™.
Exemples d’usages fréquents :
- Quand ils t’écrasent : “Il faut que Christ croisse et que tu diminues.”
- Quand tu t’étonnes : “Tu n’es pas encore mort à toi-même.”
- Quand tu pleures : “C’est normal, tu es en processus.”
- Quand tu te plains : “Ce n’est pas eux, c’est Dieu qui te façonne à travers eux.” (Dieu a bon dos, apparemment.)
Mais dès que tu leur réponds :
“Frère, ce n’est pas très biblique ce que tu viens de faire…”
Le verset change soudainement :
“Tu ne jugeras point, espèce de rebelle !”
Zoom sur un cas d’étude : “La Bergère des Commentaires”
Récemment, une sœur bienveillante publie une vidéo : “À tous ceux qui ont été blessés par l’église : ne restez pas loin. Revenez. Dieu vous aime encore.”
Et là… surgit dans les commentaires “Bergère Entre Guillemets”,
connue pour avoir reçu un signalement pour abus (petit détail, hein).
Et elle écrit : “Les personnes blessées sont celles qui n’ont pas de relation avec Dieu. Moi-même j’ai blessé, mais les gens sont encore là. Faut mûrir !”
Traduction : “J’ai écrasé des gens, mais c’est leur faute s’ils saignent.” Avec un français approximatif mais une arrogance bien traduite. C’est comme si le crocodile accusait la gazelle d’être trop fragile.
L’analyse de notre psychologue imaginaire
Selon un expert fictif de notre rédaction, ce comportement est souvent lié à une maladie non reconnue : Le syndrome du Leader Frustré Non Traité (LFNT).
Symptômes :
- Tendance à utiliser les brebis comme punching-ball émotionnel.
- Jalousie passive-agressive envers les talents visibles.
- Invasion de la sphère personnelle sous prétexte de “suivi spirituel”.
- Confusion entre autorité et autoritarisme (et parfois… hystérie).
Conclusion photosynthétique
Franchement, à force de subir, tu te demandes si tu n’as pas vraiment changé de nature.
Désormais, tu ne réagis plus. Tu t’inclines, tu te tais, tu fais la plante.
Une belle fougère chrétienne qui pousse dans l’obéissance et le stress chronique.
Mais au cas où quelqu’un lit ceci, juste un rappel :
L’autorité spirituelle ne dispense pas du respect.
Être nommé ne t’autorise pas à être négligent, cassant ou toxique.
Et si jamais tu croises quelqu’un qui abuse, mais qu’on te dit :
“Ce n’est qu’un homme, sois compréhensif…”
Tu peux doucement répondre :
“Et moi ? Je suis un buisson ? Une menthe poivrée ?”
Non.
Je suis un être humain. Et un chrétien, aussi. Pas un paillasson sanctifié.
Voilà.
Moi j’ai juste écrit ça entre deux arrosages.
Je suis fougère… mais je reste lucide. 🌿
Je passais seulement.
