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Enquêteur – Hyppolite Pinoccio, département des inventions et exagérations médiatiques.
Oui, Élise — notre prophétesse nationale de l’investigation télévisée — a sorti son dernier envoyé Très spécial sur les “dérives des églises évangéliques”.
Une émission si “inspirée” qu’on se demande si elle n’a pas confondu “Saint-Esprit” et “esprit de contradiction”.
Quand Élise veut jouer à Élie…
Ah, Élise…
Elle enquête sur les “faux prophètes”, mais avec une ferveur qui ferait presque rougir les vrais.
Sauf qu’à la différence d’Élie, la prophétesse du JT n’appelle pas le feu du ciel… elle appelle le buzz de l’enfer numérique.
Élie affrontait les prophètes de Baal au mont Carmel.
Élise, elle, affronte les pasteurs de banlieue dans un reportage au montage un peu… carmélisé.
Coupez ! Rejouez ! Zoomez !
— “Faites-lui dire qu’il a une Rolex spirituelle !”
— “Plus dramatique, plus dramatique !”
Parce qu’à France d’Oeufs, la vérité se monte, se démonte, se remonte… comme un meuble IKEA de la crédibilité. Bref, on ne fait pas les omelettes sans casser les œufs…
L’envoyée très spéciale… en mission d’audience
Il faut dire que France d’Oeufs, en mal de fidèles, cherche désespérément ses adeptes.
Les parts de marché chutent, les téléspectateurs se font rares, et les “followers” ne suivent plus.
Alors Élise a trouvé la solution :
“Puisque les églises ont des adeptes, allons les chercher là-bas !”
Sauf qu’entre gagner des âmes et gratter des vues, y’a un gouffre…
Et même Élisée aurait eu du mal à le combler.
Pendant qu’Élise s’échauffe, Élisée réchauffe
Élisée, lui, n’avait pas de micro-cravate, ni de régie, ni de caméraman caché derrière la tente du prophète.
Mais il avait quelque chose de rare aujourd’hui : la double portion.
Élise, elle, semble avoir reçu la double diffusion — rediffusion vendredi soir et dimanche après le culte.
Pendant qu’Élise expose les fautes,
Élisée exposait les cœurs.
Pendant qu’Élise traque les scandales,
Élisée multipliait les miracles.
Et pendant qu’Élise montait son reportage,
Élisée faisait monter la foi.
Quand les envoyés spéciaux confondent mission et émission
Ne soyons pas naïfs : oui, certains “frères” ont fait n’importe quoi.
Entre le pasteur influenceur, le prophète du porte-monnaie et le chantre sponsorisé, on a parfois livré un spectacle digne d’un téléachat céleste.
Et ça, Élise n’a pas eu à chercher bien loin pour trouver du contenu croustillant.
Mais que celui qui n’a jamais péché lance la première caméra !
Parce qu’entre nous, si l’Église lavait son linge sale en famille, il y aurait moins de journalistes pour venir pendre nos lessives sur la place publique.
Le vrai “Envoyé Très spécial”, c’est peut-être pas celui qu’on croit
Pendant qu’Élise cherche des fautes, Dieu cherche encore des cœurs. Pendant qu’Élise filme les dérives, le Saint-Esprit relève les déraillés.
Et s’il y a une morale à tirer — sans tirer sur Élise —
c’est peut-être celle-ci :
Il y a deux types d’envoyés spéciaux.: ceux qui dénoncent, et ceux qui réparent.
L’un fait du bruit,
l’autre fait du bien.
L’un cherche la vue,
l’autre cherche la vision.
Et l’un, surtout,
travaille pour la chaîne du ciel — sans pub, sans montage, et sans coupure d’esprit.
Moralité évangélico-satirique :
Élise cherche l’audience,
Élie cherchait la présence,
Élisée multipliait les bénédictions.
À chacun sa chaîne :
France d’Oeufs ou Ciel Première.
